jeudi, avril 16, 2009

La grande lucarne

Je ne regarde pas Thalassa le vendredi soir. Une frustration. Le samedi c’est un sujet de conversation en moins avec mon père chez qui nous déjeunons, un fidèle de l’émission, un rituel. Pour une fois ce vendredi je regarde, seul, une partie de la famille est en vacances. Enfin prêt pour attaquer un samedi différent autour de Thalassa. Sujet du jour, la côte nord de la Bretagne, les Côtes d’Armor, la baie de Saint Brieuc. Le choix éditorial de Thalassa pour la saison, en passant intelligent, les sentinelles de la mer, histoire de dénoncer une certaine innocence et imbécillité côtière en matière d’écologie. Bref, dans le département du jour un cas d’école en la matière! L’émission ne me déçoit pas, elle m’épate et me procure même un certain sentiment de liberté audiovisuelle. Ils osent montrer la réalité, hors du sempiternel discours obscur   « c’est la saison touristique qui sera menacé, alors dites du bien  ».  Ils parlent donc, nos amis du petit écran. Décharges illégales, algues vertes, agriculture intensive, administration passive, un inventaire de fin de règne bien justifié et surtout bien réel de ce département. Tollé général des élus (tous bords confondus), branle-bas général dans l’hypocrisie départementale. Il est vrai, recevoir la vérité, via la grande lucarne, fait descendre un paquet de monde d’un piédestal en fin de compte bien fragile. Mais la liberté de la presse est encore plus fragile après un tel affront. L’ami Pernoud doit se justifier devant des élus ‘berlus’, médusés par ces propos pas très cathodiques. Et vlan, le discours est lancé, « chez nous Messieurs ce n’est pas cela » ! Ils ont sûrement raison nos « dirigeants », 50 ans de productivisme agricole, 50 ans de laxisme de ci de là, 50 ans de rien, ça marque quand même un paysage. Non ? Il faut pas les déranger en ce début de saison touristique sous fond de crise, laissez les tranquilles. Sauvons les ! Ils veulent simplement du Disneyland, du soleil, des nanas aux seins galbés sur des plages de sable blanc et pas d’emmerde. Ca gaze sur nos grèves, le vert ce sont les algues. Un épisode de plus, pour eux, la réalité n’est pas vrai, la fiction bien réelle. The desperate elected!